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Le Jardin de Delphine
23 janvier 2010

Littérature française -6- XVIème siècle (2)

 

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LA PLÉIADE

Le nom de la Pléiade, qui évoque une constellation d’étoiles, fut donné à un groupe de sept auteurs rassemblés autour de Ronsard. Il désigne communément les plus connus de l’armée des poètes qui ont travaillé, dans ces années 1550-1560, à renouveler la poésie française.

Elle comprenait sept écrivains : Ronsard, Du Bellay, Baïf, Rémy Belleau, Pontus de Tyard, Jodelle et Jean Dorat. 

  • Les rencontres

Vers 1545, Ronsard et du Bellay rencontrent un lettré, Jacques Pelletier, qui les confirme dans leur enthousiasme pour la langue nationale et encourage leurs premiers essais poétiques. À partir de 1547, les jeunes poètes font la rencontre déterminante de Jean Dorat (1508-1588), savant helléniste qui enseigne les grands textes anciens au collège humaniste de Coqueret, sur la montagne Sainte-Geneviève à Paris.

  • La Brigade

Du Bellay, Ronsard et Baïf fondent alors la Brigade, que viennent bientôt renforcer Jodelle, Belleau, Grévin, puis la Péruse : ils se donnent pour mission d’exploiter littérairement les richesses que leur avait enseignées leur maître, et de "créer" ainsi la poésie française. Dès 1549, la Brigade fait une entrée remarquable en publiant la Défense et Illustration de la langue française ; les principes qui allaient animer la future Pléiade étaient ainsi posés.

  • La doctrine de la Pléiade

Le terme de Pléiade désignait l’élite de la Brigade autour de Ronsard. Le principe fondateur du mouvement est que la langue française peut devenir aussi riche, fine et maniable que les langues anciennes à condition d’être "illustrée", c’est-à-dire enrichie. Du Bellay propose la création de mots nouveaux par emprunts au latin, au grec, au vieux français, à la langue des métiers et aux dialectes provinciaux. Il propose également un enrichissement du lexique par la multiplication des métaphores, des allégories et des comparaisons.

RONSARD (1524-1585)

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« Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard, adepte de l’épicurisme, est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, a touché aussi bien la poésie engagée et « officielle » dans le contexte des guerres de religions avec les Hymnes et les Discours, que l’épopée avec La Franciade ou la poésie lyrique avec les recueils des Les Odes et des Amours (Les Amours de Cassandre; Les Amours de Marie; Sonnets pour Hélène).

Le gentilhomme Pierre de Ronsard, fidèle sujet de Charles IX, est à 40 ans le poète officiel de la Cour. Il défend le point de vue des catholiques, avec élan et avec force.Cependant, il se consacre surtout à un thème qui sera le titre d’une de ses plus belles œuvres : Les Amours.

Voici un poème que Ronsard a écrit pour déclarer son amour à Cassandre:

Ode à Cassandre

Pierre de RONSARD

En vous donnant ce pourtraict mien

Dame, je ne vous donne rien

Car tout le bien qui estoit nostre

Amour dès le jour le fit vostre

 

Que vous me fistes prisonnier,

Mais tout ainsi qu'un jardinier

Envoye des presens au maistre

De son jardin loüé, pour estre

 

Toujours la grace desservant

De l'heritier, qu'il va servant

Ainsi tous mes presens j'adresse

A vous Cassandre ma maistresse,

 

Corne à mon tout, et maintenant

Mon portrait je vous vois donnant :

Car la chose est bien raisonnable

Que la peinture ressemblable,

 

Au cors qui languist en souci

Pour vostre amour, soit vostre aussi.

Mais voyez come elle me semble

Pensive, triste et pasle ensemble,

 

Portraite de mesme couleur

Qu'amour a portrait son seigneur.

Que pleust à Dieu que la Nature

M'eust fait au coeur une ouverture,

 

Afin que vous eussiez pouvoir

De me cognoistre et de me voir !

Car ce n'est rien de voir, Maistresse,

La face qui est tromperesse,

 

Et le front bien souvent moqueur,

C'est le tout que de voir le coeur.

Vous voyriés du mien la constance,

La foi, l'amour, l'obeissance,

 

Et les voyant, peut estre aussi

Qu'auriés de lui quelque merci,

Et des angoisses qu'il endure :

Voire quand vous seriés plus dure

 

Que les rochers Caucaseans

Ou les cruels flos Aegeans

Qui sourds n'entendent les prieres

Des pauvres barques marinieres.

J'ai trouve ce poème très jolie. Il est un des première poème dédié à Cassandre que Ronsard a écrit. Il déclare un amour idéaliste qui dure pour l'éternité.

Si on le compare les poème qu'il a écrit pour d'autres femmes, on peut constater que les amours à Hélène sont imprégnées d’une tristesse sereine inspirée par la mort. C’est l’amour d’un homme vieux, parfois amer, hanté par l’idée de sa fin.Le dernier alexandrin des Sonnets pour Hélène est "Car l’amour est la mort n’est qu’une même chose.".

Il sait, entre autre, utiliser la mythologie comme moyen de suggestion:par exemple, le nom d’Hélène de Surgères appelle la figure d’Hélène de Troie, et celle-ci suggère l’idée de la parfaite beauté.

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